Influence de Parkia Biglobosa (JACQ.) R. BR. EX G. DON et des amendements organiques sur le sol et le rendement du riz pluvial en Casamance (Sénégal)
Abstract
Le riz est l’un des aliments de base, essentiel pour la sécurité alimentaire au Sénégal. Il est la
première source alimentaire de beaucoup de ménages ruraux en Casamance, qui notamment
disposent de 42% des emblavures rizicoles du pays. La riziculture en Casamance est sujette à
de nombreuses contraintes liées à la perte de fertilité des sols et aux changements climatiques,
mais aussi à des problèmes anthropiques à travers des pressions drastiques sur les ressources
naturelles. Face à ces entraves, il devient nécessaire d’établir des stratégies d’amélioration des
sols à travers l’apport de matière organique accessible, mais également la préservation des
arbres d’intérêt dans le paysage agraire contribuant ainsi à la préservation de l’environnement.
C’est dans ce contexte que ces travaux de thèse ont été menés dans l’optique d’étudier l’effet
de la présence de Parkia biglobosa et de l’apport de matière organique à forte valeur
agronomique sur la productivité du riz et sur les caractéristiques du sol. Les objectifs
spécifiques étaient : (i) de caractériser la végétation ligneuse dans les parcs à Parkia biglobosa
en zone de riziculture ; (ii) d’étudier la décomposition de la litière de Parkia biglobosa et son
effet sur la croissance et le rendement du riz ; (iii) de déterminer l’effet du couvert de Parkia
biglobosa et des amendements organiques (compost et biochar) sur le sol et le riz en zone de
vallée. Pour ce faire, trois activités ont été menées : (i) inventaire des ligneux des parcs à Parkia
biglobosa en zone rizicole ; (ii) installation de dispositifs complètement randomisés en station
pour examiner la décomposition et l’effet de la litière de Parkia biglobosa sur le riz ; (iii)
installation de dispositifs par rapport au pied de Parkia (0 m, R/2, R et 2R) en milieu paysan
pour suivre l’effet de la présence de Parkia biglobosa associé aux amendements organiques sur
la productivité du riz et les paramètres physico-chimiques du sol. Il ressort des résultats, que
Parkia biglobosa et Elaeis guineensis ont été les espèces les plus fréquentes, les plus
abondantes et les plus dominantes ; et donc celles délibérément conservées par les producteurs
dans les parcs rizicoles. Les gousses de Parkia biglobosa ont eu une décomposition beaucoup
plus rapide, suivies des tigelles et des folioles (p < 0,001). Les apports de doses importantes de
litière (1,42 t.ha-1 à 1,76 t.ha-1) ont abouti à des rendements en grain de plus de 65%
significativement plus élevés (p = 0,0003) que le témoin (0,75 t.ha-1) sans apport de litière. En
présence de Parkia biglobosa, les rendements du riz ont été significativement plus élevés (3,7
t.ha-1, p = 0, 047) au niveau des parcelles situées à la distance R/2-R du houppier. Toutes les
formules d’amendements (compost et biochar) testées ont surpassé à plus de 53% le témoin non
amendé en termes rendement du riz en présence de Parkia ou dans la zone sans arbre. Les
constituants du sol tels que la matière organique, l’azote et les bases échangeables ont été plus
élevés dans les parcelles situées sous Parkia biglobosa et dans celles amendées comparées aux
parcelles témoin non amendées (1,34% M, 0,12% N, 3,2 meq.100g-1 Ca2+, 1,2 meq.100g-1 Mg2+,
0,025 meq.100g-1 Na+, 0,45 meq.100g-1 K+). Ces aspects laissent entrevoir que Parkia
biglobosa, présente dans les parcelles rizicoles n’est par un facteur limitant pour une bonne
croissance du riz. Tout au contraire, associée avec le compost et le biochar, elle améliorerait
substantiellement la fertilité des sols et par conséquent la croissance et le rendement du riz.