Facteurs associés à l'évolution défavorable des patients hospitalisés pour pneumopathie aiguë communautaire : étude rétrospective réalisée au Sénégal au service de médecine interne l’Hôpital de la Paix de Ziguinchor du 1er janvier 2019 au 31 décembre 2023 à propos de 260 cas
Abstract
ntroduction
La pneumonie aiguë communautaire est une pathologie potentiellement grave. L’objectif principal
était d’évaluer les facteurs pronostiques des pneumopathies aiguës communautaires hospitalisés au
service de médecine interne de l’hôpital de la Paix de Ziguinchor.
Méthodes
Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive et analytique incluant tous les patients atteints de
pneumopathie aigue communautaire hospitalisés au service de médecine interne de l’hôpital de la
paix de Ziguinchor durant la période du 01/03/2015 au 01/12/2023.
Résultats
Durant la période d’étude nous avons colligé 260 patients hospitalisés pour PAC soit une
prévalence de 4.8%. La tranche d’âge de 46 à 64 ans était la plus représentée. Le sex-ratio H/F était
de 1.28. Les mariés étaient prédominant dans 41.5% des cas. La majorité des patients habitait à
plus de 80 kilomètres de l’hôpital. Ils évoluaient dans le secteur informel dans 25% des cas et
avaient un niveau socio-économique bas dans 50% des cas. Le délai de consultation était inférieur
à 10 jours dans 47.8% des cas. Un tabagisme était noté dans 25.38% des cas avec un nombre de
paquet année ≥20 PA dans 36,84% des cas. Un cannabisme était noté dans 1.2% des cas, une
consommation d’alcool dans 8,08% des cas et une notion de phytothérapie dans 8.85% des cas.
Les signes fonctionnels étaient représentés par une douleur thoracique dans 92.31% des cas, une
toux sèche dans 96.92% des cas, une toux productive dans 58.85%, et une dyspnée dans 77.31%
des cas. La majorité des patients avait une pression artérielle systolique et diastolique normales
dans respectivement 75,77% et 72,69% des cas et une fréquence cardiaque supérieure à 100
battements/minute dans 53,08 % des cas. Une désaturation a été notée dans 60.1% des cas associée
à une tachypnée dans 75.57%. L’examen pleuropulmonaire avait retrouvé un syndrome de
condensation pulmonaire dans 70.4% des cas. La durée d’hospitalisation moyenne était de 8 à 14
jours dans la majorité des cas. Une hyperleucocytose était notée dans 55,42% des cas, une anémie
dans 63,75% des cas, une CRP positive dans 32,69% des cas. La fonction rénale était altérée dans
25% des cas, une cytolyse hépatique était notée dans 20.93% des cas. L’atteinte radiologique était
bilatérale dans 51,98% des cas. La sérologie VIH a été réalisée dans 33.85 % des cas. Elle était
positive dans 10% des cas. Le VIH1 était retrouvé dans 73,08% des cas. L’ECBE n’a été réalisé
que dans 2,31% des cas avec une positivité dans 28.58% des cas. La fibroscopie a été réalisée dans
1,92% des cas. L’hémoculture a été réalisée dans 1,92% des cas. L’antibiothérapie en cours
d’hospitalisation était de l’Amoxicilline acide clavulanique seul dans 41.5 % des cas et associé à
un macrolide dans 38,5% des cas pour une durée de 7 à 21 jours dans la majorité des cas.
L’antibiothérapie était injectable dans 91,9% des cas. L’évolution était favorable dans 91,8% des
cas. Elle était défavorable dans 8,2% des cas avec létalité de 7,8%. Les facteurs pronostiques étaient
l’âge supérieur à 30 ans, la consommation d’alcool, la fréquence respiratoire supérieure à 30 cpm
et la durée d’évolution des symptômes supérieure à 10 jours.
Conclusion
La PAC est une pathologie fréquente et potentiellement grave. La recherche des facteurs
pronostiques contribue à améliorer la prise en charge de cette pathologie.