Impact du greffage et de l’inoculation mycorhizienne sur la croissance du baobab (Adansonia digitata L.) et évaluation des services écosystémiques des parcelles de baobab en Haute et Moyenne Casamance, Sénégal.
Abstract
Le baobab est l’une des espèces ligneuses les plus importantes au Sénégal sur le plan
socioéconomique. Cette espèce à usages multiples est utilisée à des fins alimentaires,
pharmaceutiques, culturelles et économiques (Ben-Erik et al., 2000). Cependant, sa raréfaction
commence à être constatée et elle fait partie de la liste des espèces prioritaires du Sénégal. C’est
dans ce contexte que cette étude vise à contribuer à une meilleure gestion des peuplements de
baobab en vue d’une valorisation optimale de l’espèce au Sénégal. L’étude est menée dans les
régions de Kolda et Sédhiou sur des plantations de baobabs (Adansonia digitata L.) installées
en 2014 dans huit sites pilotes. Pour l’évaluation de l’impact du greffage et de l’inoculation
mycorhizienne sur la croissance du baobab, des parcelles clôturées de 0,5 hectare chacune ont
été installées suivant un dispositif en split plot avec trois blocs et deux facteurs (greffage et
inoculation mycorhizienne). Pour recueillir la perception des populations sur les services
fournis par les parcelles clôturées de baobab, des enquêtes socioéconomique et ethnobotanique
ont été réalisées. Ces dernières sont réalisées sur un échantillon de 52 chefs de ménage dont 10
à Boguel et 42 à Sénoba. Les résultats ont montré un taux de réussite des baobabs inférieur à
50% avec 21,35% ; 28,91% ; 29,23% et 34,5% respectivement pour les individus greffés et
inoculés (GI), Non Greffés et Inoculés (NGI), Greffés et Non Inoculés (GNI) et Non Greffés et
Non Inoculés (NGNI). Les meilleurs résultats ont été obtenus avec les individus non greffés et
non inoculés (72,2%) et greffés non inoculés (69,4%) à Koboyel. Les individus de baobabs non
greffés ont la meilleure croissance en hauteur (5,48m) contrairement aux baobabs greffés qui
présentent les plus gros diamètres moyens du tronc (35,23cm). L’inoculation par contre n’a pas
eu d’effet significatif (p>0,05) sur l’ensemble des variables étudiées. Parmi tous les sites de
l’étude, celui de Bouniadou offre les meilleures performances sur tous les paramètres de
croissance avec 5,45 m ; 35,2 cm et 5,18m respectivement pour la hauteur, le diamètre du tronc
et le diamètre du houppier. Dans les parcelles de baobabs, les feuilles constituent la seule partie
utilisée avec différentes catégories d’usage dont l’alimentation humaine (78,13%), la
pharmacopée (18,75%) et l’alimentation animale (3,12%). Ces informations sont utiles pour
une meilleure gestion des peuplements de baobabs en vue d’une valorisation optimale de
l’espèce.