dc.description.abstract | L’émergence et la diffusion de la résistance aux antibiotiques constituent aujourd’hui un
problème majeur de santé publique qui entraîne une prolongation des durées d’hospitalisations,
une augmentation du coût de la prise en charge médicale et une hausse de la mortalité.
Notre étude a porté sur les aspects cliniques, bactériologiques et les profils de sensibilité des
bactéries responsables d’infections urinaires à l’Hôpital de la Paix de Ziguinchor.
Nous nous sommes intéressés aux patients qui avaient un ECBU positif ayant permis d’isoler
une bactérie et la réalisation d’un antibiogramme.
L’infection urinaire touchait majoritairement les patients âgés de plus de 60 ans (53,71 %) avec
une prédominance chez le sexe masculin à 77 %. Les 03 principales pathologies urologiques
sous-jacentes sur lesquelles survenait l’infection urinaire étaient l’hypertrophie bénigne de la
prostate (42,2 %), la sténose urétrale (26,6 %) et le cancer de la prostate (10,9 %).
Parmi les 795 espèces bactériennes isolées, 74,59 % étaient des entérobactéries, 21,76 % les
bacilles à Gram négatif non fermentaires et 3,65 % les Cocci à Gram positif.
En ce qui concerne la sensibilité des bactéries aux antibiotiques, 88,17 % des entérobactéries
étaient résistantes à l’association amoxicilline + acide clavulanique, 69,35 % au cotrimoxazole,
62,44 % à la ciprofloxacine et 40,33 % à la ceftriaxone. Pour les bacilles à Gram négatif non
fermentaires, 21,94 % étaient résistants à l’imipenème et 21,61 % à l’amikacine. Tous les Cocci
à Gram positif isolés étaient sensibles à la vancomycine.
Pour ce qui est du phénotype de résistance, 89,88 % des entérobactéries isolées étaient
productrices de bêtalactamases avec 34,84 % de BLSE.
Les espèces bactériennes isolées chez les patients hospitalisés étaient majoritairement
(85,18 %) moins sensibles aux antibiotiques que celles issues des patients non hospitalisés.
Ainsi, il est nécessaire d’investir dans la recherche et le développement de nouveaux
antibiotiques actifs sur les bactéries multirésistantes, de réduire l’utilisation des antibiotiques
au minimum requis et de définir l’antibiothérapie probabiliste en fonction de l’épidémiologie
bactérienne locale pour limiter la progression de l’antibiorésistance qui peut conduire à des
impasses thérapeutiques. | en_US |