Mode vestimentaire en milieu urbain, éthique et esthétique : Montengón, le Rousseau de l’Espagne des Lumières
Abstract
Le propos de cette communication vise à démontrer que le phénomène de la mode a
toujours existé et ne fait que se réactualiser de manière cyclique depuis l’Antiquité à
nos jours. De la pelisse (vêtement en peau d’animal) simple du primitif qui vivait de
la nature « pure vierge », à la peau d’animal travaillée et bien ornée pour attirer
l’attention des autres, du primitif qui perdait beaucoup de temps à confectionner ses
propres vêtements, en passant par le mode vestimentaire clinquant et luxueux en
milieu urbain au XVIII e siècle, nous essayerons de décrypter les dérives de la mode
au sein de la société sénégalaise, grâce à la pensée de deux écrivains philosophes,
romanciers, dramaturges, en l’occurrence Rousseau et Montengón.
La philosophie de Rousseau contre les habits de la mode qui font perdre à l’homme sa
liberté et sa commodité nous servira de base pour expliquer le récent scandale dans le
monde du show-biz, causé par un accessoire de femme porté par un jeune chanteur,
sans oublier le mode vestimentaire de la jeunesse en milieu urbain, sous l’angle de la
mondialisation en passant par Montengón, le Rousseau des Lumières de l’Espagne.
D’autant plus que le bestseller du roman de ce dernier intitulé Eusebio (1786) est
considéré par les critiques littéraires comme l’Émile espagnol. Dans El Mirtilo (1795),
le protagoniste Mirtilo préfère la campagne à la ville (la Corte) en troquant sa tenue de
ville contre une pelisse, à l’aune des primitifs qui vivaient de la nature « pure vierge ».