Érosion côtière et stratégies d'adaptation face à la variabilité climatique sur la petite-côte sénégalaise : cas des communes de Mbour et de Saly Portudal (Sénégal)
Abstract
A l’image des côtes ouest-africaines, la Petite-Côte sénégalaise est soumise à une forte érosion
côtière à la suite du changement climatique combiné à la pression anthropique.
L’objectif de ce mémoire est d’analyser l’érosion côtière sur la Petite-Côte sénégalaise et les
stratégies d’adaptations mises en place. Au-delà de la revue documentaire, la collecte et le
traitement des données d’enquêtes, une méthode statistique d’extrapolation et de calcul de
tendances est mise en œuvre. Elle est basée sur le traitement des images satellitaires Landsat et
des captures d’images du système Google Earth. Cette méthode a permis d’obtenir une
représentation cartographique et graphique des résultats statistiques sur l’évolution du trait de
côte entre 1979 et 2022. Les résultats obtenus par la cinématique du linéaire côtier à travers les
indices End Point Rate (EPR) et Linear Regression Rate (LRR) ont globalement montré deux
tendances. D’une part, on note un recul du trait de côte sur l’essentiel de la période considérée
et, d’autre part, une faible accrétion sur toute la période sauf pour la période 2019-2022 dans le
secteur de la station balnéaire de Saly où on note une forte accrétion dû aux nouveaux stratégies
de protection mise en œuvre. Le taux de recul global obtenu à travers l’indice LRR qui considère
toutes les dates (1979, 1989, 2003, 2011, 2019 et 2022) est, en moyenne, de 0,67 m/an.
Cependant, la dynamique du trait de côte est très variable selon les périodes. Entre 1979 et
1989, le taux de recul est de 4,47 m/an et égale à 0,86 m/an pour la période 1989-2003. Pour
les intervalles 2003-2011 et 2011-2019, le taux de recul est respectivement, en moyenne, égal
à 1,74 et 1,67 m/an. Enfin pour la dernière période 2019-2022, le trait de côte a reculé de 4,43
m/an. Par ailleurs, les enquêtes de terrain montrent que l’avancée de la mer impacte
négativement sur l’environnement et les activités socio-économiques. Le tourisme, l’une des
principales activités de la zone, est le secteur le plus concerné à cause de la perte de plage et de
la destruction des infrastructures touristiques. Il en est de même pour la pêche et les activités
annexes (artisanat, transformation, commerce, etc.) qui dépendent largement du bon
fonctionnement du tourisme et de la pêche. Pour faire face à ce phénomène d’érosion côtière,
différentes stratégies (individuelles et collectives) ont été mises en place de façon structurale
ou non structurale. Toutefois, l’efficacité et la durabilité de ces stratégies face à la variabilité
climatique et ces corolaires sont toujours remises en question.