Thrombose intracardiaque : aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs à l'Hôpital de la Paix de Ziguinchor
Abstract
INTRODUCTION
La thrombose intracardiaque est la formation d'un caillot sanguin au niveau d'une ou de
plusieurs des cavités cardiaques dont la reconnaissance, la prévention et le traitement
approprié demeurent importants en raison du risque potentiel d’embolie systémique.
L’objectif de ce travail était de décrire les profils épidémiologiques, diagnostiques,
thérapeutiques et évolutifs des thromboses intracardiaques.
MÉTHODOLOGIE
Il s’agit d’étude rétrospective, descriptive et analytique sur une période de six ans (6 ans)
allant du 1er janvier 2015 au 31 décembre 2020 au service de médecine interne et/ou au
service d’accueil des urgences de l’hôpital de la paix de Ziguinchor sur la thrombose
intracardiaque. Nous avions inclus dans l’étude tous les malades des deux sexes, âgés d’au
moins 18 ans et hospitalisés pour état de pré thrombose avec prise de contraste spontanée ou
de thrombose intracardiaque confirmés par une échographie-Doppler cardiaque.
RÉSULTATS
Au total, 35 patients étaient hospitalisés pour thrombose intracardiaque durant l’étude soit une
prévalence hospitalière de 2,29 %. L’âge moyen des patients était de 53 ans (27 et 83 ans). On
notait une prédominance masculine avec un sex-ratio H/F de 1,18. Les principaux facteurs de
risque retrouvés étaient : l’HTA (31,4 %), le tabagisme (25,7 %) et le diabète (14,3%). Les
antécédents/ terrains étaient dominés par l’insuffisance cardiaque (17,1 %) et la CMDH
(11,4 %). Les signes cliniques étaient dominés par la dyspnée (94,29 %) dont la dyspnée stade
4 de la classification de NYHA était la plus représentée dans 48,48 % des cas, suivie par la
toux (37,14 %) dans le cadre d’un un syndrome d’insuffisance cardiaque (à prédominance
gauche ou globale) (68,57 %). L’écho-Doppler cardiaque avait montré une prédominance de
thrombose au niveau du VG (72 %), puis localisé dans l’OG (16 %), puis 12 % pour les
cavités droites. Sur le plan étiologique, on retrouvait une CMDH (45,7 %), une CMI dans
28,57%. Un trouble du rythme atrial associé à un RM serré était retrouvé dans 11,4 %. Sur le
plan thérapeutique, 91,4 % des patients avaient bénéficié d’un traitement anticoagulant
essentiellement par une héparine de bas poids moléculaire (HBPM) relayée dès le 1er jour par
un AVK qui était l’acénocoumarol. La durée d’hospitalisation moyenne était de 10 jours (2 et
45 jours). L’évolution en cours d’hospitalisation était favorable dans 60 % des cas. La
mortalité hospitalière était de 37,1 % (n = 13). Le coût moyen de prise en charge était de 156
171 francs CFA.
CONCLUSION
La thrombose intracardiaque est une pathologie qui reste largement sous-estimée. Elle est
responsable de complications thromboemboliques qui mettent en jeu le pronostic vital. En
présence des facteurs emboligènes, l’échographie devrait être réalisée systématiquement pour
mettre en route l’anticoagulation par AVK.