"Tekki" ou le mirage de la réussite chez les jeunes de Casamance.
Abstract
Depuis quelques années, les enclaves de Ceuta et Melilla du côté du Maroc et l’île
de Lampedusa en Italie sont prises d’assaut par des milliers de candidats à la migration
entassés dans des "cayucos" et voyageant dans des conditions qui laissent peu à désirer,
animés par une envie folle d’atteindre le continent européen. Au Sénégal le phénomène
dénommé "barça wala barzakh" (Barcelone ou le purgatoire), synonyme de la très grande
détermination des candidats à la migration, a pris des proportions inquiétantes ces dernières
années notamment, en Casamance où le contexte de pauvreté ambiante et la persistance du
chômage font que les perspectives de réussite des jeunes s’amenuisent de jour en jour. La
migration par la route de la mer est ainsi perçue par de nombreux jeunes comme la seule
alternative et l’unique voie de la réussite.