Variations de l'écriture de soi et de l'autre chez Michel Leiris : de l'Afrique fantôme à l'age d'homme.
Abstract
Le nom de Michel Leiris (1901-1990) est associé à ceux d’autres écrivains ou artistes (Georges
Bataille, Jean Jamin, André Masson, André Malraux, Pablo Picasso…) et à des mouvements,
parfois activistes (le Mouvement 121, le Communisme…) qui ont marqué le XXe siècle. Né
presque avec le siècle, Michel Leiris fut le témoin d’une histoire tumultueuse de l’humanité.
Son engagement en faveur de la décolonisation, sa participation à la mission ethnographique
Dakar-Djibouti (1931-1933), ses travaux sur le monde africain et asiatique, ses critiques sur la
Peinture, la Musique, l’Opéra, etc., le placent parmi les auteurs incontournables dans le champ
intellectuel du XXe siècle. Si L’âge d’homme a été bien accueilli, L’Afrique fantôme, quant à
elle, a reçu de sévères critiques. Le premier fut perçu comme la mise en pratique d’une théorie
littéraire : la tauromachie. L’Afrique fantôme serait, elle, l’illustration d’un principe : atteindre
l’objectivité par la subjectivité. Ces deux textes occupent une grande place dans l’œuvre de
Leiris dont la carrière littéraire fut une quête perpétuelle de soi et de recherche d’exactitude
entraînant quelques fois des variations sur le même thème ou le même fait.