dc.description.abstract | Située au Sud-ouest du Sénégal, la ville de Ziguinchor appartient à la Basse Casamance.
Développée sur un site fluvial, elle offre des conditions écologiques favorables à l’agriculture qui
se trouve néanmoins affectée par une croissance démographique qui génère parfois des conflits
d’utilisation du sol. Cet article interroge ainsi la place des agriculteurs urbains dans
l’approvisionnement de la ville en identifiant les acteurs concernés, les modes d’accès à la terre,
leurs pratiques et la façon dont l’activité agricole contribue à la sécurisation de leurs revenus.
En l’absence de statistiques officielles, un travail qualitatif a été mené. Il s’est appuyé sur
l’exploitation de 248 questionnaires soumis aux exploitants agricoles et de 130 autres aux
marchands de légumes en 2016 et 2017. L’extension urbaine de Ziguinchor remonte aux années
1970 et contribue à la déstructuration des espaces agricoles, mais dans le même temps, cette
croissance a pour corollaire une demande d’autant plus forte en denrées alimentaires que le
périmètre communal a été élargi (de 3400 ha en 1972 à 4450 ha depuis 2002). Pour les exploitants,
l’enjeu est double : maintenir l’autoconsommation familiale en riz, malgré une rétraction des
terres cultivables, et dégager un revenu par la vente de légumes pour l’achat de denrées en
période de soudure surtout. A la différence d’autres villes d’Afrique de l’Ouest, les femmes
occupent une place centrale dans le système local, de la production à la commercialisation, en
conjuguant plusieurs sites de production : un premier attenant au domicile, un autre dans les
bas-fonds et un dernier sur le plateau. Fondamentales pour leur propre sécurité alimentaire,
mais aussi pour celle de la ville, la pérennité de leurs pratiques suppose l’intégration de cette
agriculture urbaine dans des politiques de développement urbain volontaristes. | en_US |