La contribution du système des castes à l’entrepreneuriat : cas des artisans à Soumbédioune.
Abstract
Le domaine de l’entrepreneuriat recense plusieurs écrits présentant souvent des
caractéristiques différentes selon la nature des entreprises, la zone d’étude et la population
étudiée. Toutefois, si la recherche en entrepreneuriat et en stratégie d’entreprise dans les PME
est à ce jour très documentée, peu de travaux concernent les trés petites entreprises déjà
existantes, et à fortiori, les entreprises artisanales (EA) dans le contexte africain. Or les
entreprises artisanales sont des entités à travers lesquels se manifeste des pratiques ou des
comportements dont la compréhension nécessite souvent une connaissance l’évolution
socioculturels des acteurs.
Cette étude a pour objectif d’étudier la contribution du système des castes à l’entrepreneuriat
plus particulièrement le domaine de l’artisanat. L’idée centrale est de comprendre l’influence
des variables psychologiques et socioculturelles, sur la propension à entreprendre chez les
artisans en général et les individus castés en particulier. Parmi ces variables socioculturelles
figurent l’hérédité, la spécialisation professionnelle et certaines normes sociales issues du
système des castes. A partir d’une méthode mixte qualitative et quantitative, nous avons étudié
le processus de transmission du savoir et du savoir-faire des métiers de caste aux entreprises
artisanales et les déterminants de la propension à entreprendre chez les artisans.
Il ressort de notre étude que l’hérédité a permis la transmission du savoir et savoir-faire
de certaines professions dont l’origine remonte au système des castes. Ces métiers, en
l’occurrence la cordonnerie, la bijouterie, la sculpture et le tissage sont aujourd’hui à l’origine
de plusieurs entreprises familiales. La continuité de ces activités est surtout appuyée par les
opinions et les croyances positives que se font les individus castés sur le fait d’entreprendre
dans l’artisanat.