Impacts de la Grande Muraille Verte sur les extrêmes pluviométriques au Sénégal
Abstract
Depuis plusieurs décennies, le Sénégal comme tous les pays du sahel est confronté à un
problème majeur de désertification liée à une dégradation anthropique des terres et aux
changements climatiques. Des stratégies et initiatives ont été développées pour lutter contre
l’avancée du désert, c’est le cas de la Grande Muraille Verte (GMV) qui est un projet visant à
reboiser une bande de 15 km de largeur de Dakar à Djibouti. L’objectif de ce travail est
d’évaluer les impacts potentiels de cette Grande Muraille Verte sur les extrêmes
pluviométriques au Sénégal en utilisant le modèle climatique régional RegCM4. Pour atteindre
cet objectif, deux simulations ont été réalisées avec le modèle RegCM4 : une avec la version
de référence de ce modèle et une autre avec la version modifiée de ce même modèle tenant
compte de la GMV. Les résultats montrent que la GMV modifie le signal des précipitations sur
le Sénégal en l’augmentant dans tout le pays. Cette augmentation est associée à un renforcement
de l’évapotranspiration et de l’humidité atmosphérique dans tout le pays. L’analyse montre que
la GMV a tendance à augmenter le nombre de jours pluvieux, l’intensité des précipitations
durant les jours pluvieux, les 90ème
, 95ème et 99èmecentiles des pluies dans tout le pays. L’impact
de la GMV se manifeste également par une hausse (une baisse) des jours consécutifs humides
(secs). Cette analyse montre que la GMV peut avoir des effets positifs sur certaines activités
socio-économiques des populations locales (exemple agriculture). Cependant, l’augmentation
de certains indices comme le 99éme centile pourrait entrainer des effets néfastes comme les
inondations.