Perception communautaire sur la diversité floristique et les biens et services écosystémiques fournis par la végétation ligneuse dans la commune de Coumbacara (Kolda, Sénégal).
Abstract
Les espèces ligneuses produisent beaucoup de biens et services écosystémiques à l’humanité. Elles
constituent une source d’alimentation humaine et animale, de revenus pour les ménages et de médicaments
de par leurs usages dans la pharmacopée traditionnelle. Malgré ces nombreux avantages qu’elles offrent
aux populations qui les exploitent, leur pérennité est ainsi menacée par la forte pression anthropique qu’elles
subissent et par les variabilités climatiques et leurs corrolaires. L’objectif de cette étude menée dans la
commune de Coumbacara est de « contribuer à une meilleure connaissance de la diversité des espèces
ligneuses ainsi que les biens et services écosystémiques que ces ligneux procurent aux populations locales».
Cette étude constitue un moyen de conscientisation à l’endroit des populations locales et un outil d’aide à
la décision politique dans la lutte contre la dégradation des écosystèmes naturels. Pour atteindre cet objectif,
des enquêtes socioéconomiques et botaniques ont été réalisées à l’aide d’un questionnaire administré à 242
chefs de ménages. Les résultats ont révélé au total 87 espèces ligneuses citées par les populations,
appartenant à 33 familles et 71 genres. Elles sont majoritairement rencontrées par les populations dans les
forêts (38, 3%) ou minoritairement dans les champs de cases (11,4 %). Ces espèces procurent huit (08)
catégories de services, dont un seul service de régulation qu’est la fertilisation (17,5 %). Les services
d’approvisionnement cités sont: la pharmacopée (16,9 %), l’énergie (15,8 %), le fourrage (15,3 %), la
construction d’habitats (12,7 %), l’alimentation humaine (10,8 %), l’artisanat (7,6 %) et les soins
phytosanitaires (3,3 %). Ces espèces sont utilisées à 32 % pour leur bois, à 26,2 % pour leurs feuilles, à
20,1 % pour leurs fruits, à 13,4 % pour leurs écorces, à 4,1 % pour leurs racines, à 2,2 % pour leurs graines
et noix et à 2 % pour les autres produits (la gomme, la sève etc). Les Facteurs de Consensus Informateurs
obtenus sur les usages faits aux espèces variant entre 0,85 et 0,95 soit 85 % à 95 % montrent qu’il existe
un accord important au niveau des populations sur les usages faits aux espèces. Cependant, les espèces sont
menacées par les coupes abusives associées aux feux de brousses répétés (88,9 %) et à la baisse
pluviométrique (43,9 %) de ces dernières décennies. A cet effet, les populations ont proposé des méthodes
de lutte pour mieux conserver et gérer les ressources naturelles forestières de la zone. Parmi ces méthodes,
la mise en place de comités de surveillance inter-villageois associés à des activités de reboisement semble
être la solution pour 38,7 % des populations