L’exploitation minière et ses incidences environnementales et socio-économiques dans le département de Tivaouane (Sénégal)
Abstract
Cette étude cherche à analyser les incidences environnementales et socioéconomiques de
l’exploitation minière dans les communes de Darou Khoudoss, Taïba Ndiaye, Mboro,
Méouane, Pire Goureye, Tivaouane et Cherif Lô. Ces communes abritent quatre (4) industries
extractives que sont les ICS, la SSPT, la GCO et la SEPHOS. Ces dernières s’activent dans
l’extraction et la valorisation du phosphate et du sable titanifère. Elles présentent cependant des
similitudes dans les techniques d’exploitation (à ciel ouvert) minières. La démarche
méthodologique utilisée repose sur une approche pluridisciplinaire qui allie l’utilisation des
données géospatiales et les méthodes de traitement relatives à la géomatique (Télédétection,
SIG, Cartographie numérique) des travaux de terrain (enquêtes et entretiens auprès des ménages
et observations de terrain). Les résultats ont montré que la classe autre végétation et les surfaces
maraîchères ont diminué respectivement de -32,07% et -11,18% entre 1973 et 2021. Sur la
même période, la superficie des carrières a connu évolution de 858,93% de même que celle des
autres zones de cultures 5,87%. L’analyse des facteurs à l’origine des dynamiques a montré que
l’exploitation minière, à travers l’évolution des carrières sur les terres habitables et agricoles,
le décapage de la couche supérieure, la destruction du couvert et la dégradation de l’habitat
animal, est le principal facteur à l’origine des incidences sur le paysage. Ces incidences ont
occasionné des impacts sur les activités agricoles, la baisse de la fertilité des sols cultivables et
des rendements. Elles se traduisent également par la réduction des zones de culture de certaines
variétés agricoles ainsi que leurs rendements, le déplacement des localités sur l’avancée du front
minier, la pollution de la nappe phréatique, le tarissement et la fermeture des puits villageois,
la rareté de certaines espèces animales et végétales. Face à cette situation, les acteurs dans la
zone d’étude ont adopté des stratégies permettant d’améliorer les conditions de vie des
communautés autochtones. Elles s’articulent autour de la remise en état initial de certaines
carrières (GCO), la mise en place d’infrastructures sociales de bases, l’alimentation en eau
gratuite dans les localités dont la nappe est affectée et le développement d’activités génératrices
de revenus (comme le maraichage) dans les carrières déjà exploitées. La plupart de ces pratiques
contribuent à une meilleure gestion environnementale et à l’amélioration des conditions de vie
des populations.
