Tumeurs de l'angle pont-cérébelleux : à propos de 20 cas colligés à la clinique de neurochirurgie du CHNU de Fann
Abstract
Introduction : Les tumeurs de l’angle ponto-cérébelleux (APC) représentent
environ 5 à 10% des tumeurs intracrâniennes. La majorité de ces tumeurs étant de
nature bénigne faisant de la chirurgie la pierre angulaire du traitement. La littérature
concernant les tumeurs de cette région est relativement pauvre dans notre contexte.
Ainsi, nous dresserons le profil épidémiologique et analyserons les aspects
diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs de cette pathologie.
Matériels et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 20 patients hospitalisés
au service de neurochirurgie du CHNU de FANN pour la prise en charge d’une tumeur de
l’APC, de janvier 2019 à décembre 2024.
Résultats : Les tumeurs de l’APC représentaient 1,87% des tumeurs intracrâniennes
hospitalisées durant cette période. L’âge moyen était de 40,9 ans et la sex-ratio était de 1,22.
Les motifs de consultation les plus fréquents furent les céphalées et les troubles de la marche
qu’on retrouvait chez 70% et 65% des patients, respectivement. Une hypoacousie était présente
chez 30 % de nos patients. L’examen clinique retrouvait un syndrome d’HIC chez 55% des cas,
un syndrome cérébelleux chez 75% de nos patients et un syndrome pyramidal chez 35% de nos
patients. Les nerfs les plus atteints furent le cochleovestibulaire dans 60% des cas, le facial dans
25% des cas et les nerfs mixes dans 15% des cas.
A l’imagerie, La taille moyenne de la tumeur était de 4,78 cm. La tumeur la plus fréquente était
le méningiome à l’imagerie (55%) ainsi qu’à l’histologie (60%). Sur les 20 patients, 18 ont été
opérés dont 13 exérèses chirurgicales.
Nous avons eu 05 cas de décès, dont 04 dans les suites opératoires. Nous avons eu deux cas de
récidive tumorale. L’hypoacousie et la paralysie faciale étaient les séquelles les plus fréquentes.
Conclusion : La pathologie tumorale de l’APC est essentiellement composée de tumeurs
bénignes, mais de grande taille rendant la prise en charge de ses lésions délicates. La chirurgie
garde une place centrale dans leurs prises en charge malgré l’apport incontournable de la
radiochirurgie.