Exploitation forestière et développement territorial à Vélingara (Région de Kolda) : cas du charbon de bois dans la fôret communautaire aménagée de Thiéwal

Abstract

Le besoin croissant en énergie domestique et l’évolution régressive du couvert végétal lié surtout aux activités anthropiques expliquent l’aménagement d’un ensemble de forêts par l’Etat du Sénégal. L’objectif est de contribuer à l’approvisionnement durable des foyers urbains en combustibles domestiques et l’auto développement des villages riverains des forêts aménagées. Le massif forestier de Thiéwal est un établissement forestier aménagé par PROGEDE en 2005. L’aménagement de cette forêt a porté sur deux volets : l’exploitation du charbon de bois et les activités génératrices de revenus. La présente étude met en évidence l’analyse de la contribution de l’aménagement forestier au développement territorial des villages riverains du massif forestier de Thiéwal et les communes gestionnaires. Une démarche analytique basée sur des recherches documentaires, suivi d’une enquête de terrain a été utilisée auprès des producteurs du charbon de bois. La méthodologie utilisée s’appuie aussi sur la soumission de guides d’entretien auprès des personnes ressources du massif forestier de Thiéwal. Les recettes issues de l’exploitation du charbon de bois sont réparties entre les communes gestionnaires (40%), les villages riverains de la forêt communautaire de Thiéwal (20%) et le Comité Inter-villageois de Gestion de la Forêt (40%). Les résultats de l’étude montrent que 98% des producteurs de charbon de bois sont des autochtones et que l’agriculture et l’élevage constituent leurs principales activités traditionnelles. Parmi les producteurs enquêtés, 70% ont été formés à la technique de coupe de bois et de carbonisation de la meule Casamançaise et 54% d’entre eux ont commencé l’activité depuis plus de 10 ans. Leur production individuelle varie entre 400 et plus de 1200 sacs de charbon de bois par campagne. Toutefois, les activités génératrices de revenus qui étaient très dynamiques au début de l’aménagement se retrouvent de plus en plus au second plan malgré leurs importances dans la gestion du massif forestier.