Performances agronomiques de la microdose sur le mil sanio (Pennisetum glaucum (L.) R. Br) en Basse Casamance (Sénégal)
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Date
2022Author
Camara, Boubacar
Tounkara, Adama
Diédhiou, Mamadou Abdoul Ader
Ndiaye, Alioune
Sow, Fatou Binetou
Ngom, Daouda
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Description du sujet. Au Sénégal, le mil sanio ou type tardif (Pennisetum glaucum (L.) R. Br) est une céréale
cultivée essentiellement en Casamance et dans le Sénégal Oriental. Il est très apprécié par les populations rurales
à cause de ses qualités organoleptiques et fourragères. Cependant, les rendements de la culture en milieu paysan
restent faibles. Cette faiblesse des rendements est liée entre autres à la faible maitrise des technologies de
fertilisation des sols.
Objectifs. La présente étude vise à analyser les performances agronomiques de la technique de fertilisation par
microdose sur le mil sanio en Basse Casamance. Spécifiquement, il s’agit de tester l’effet de la microdose sur les
paramètres de développement, de croissance et de production du mil sanio.
Méthodes. Un essai en blocs complets randomisés a été mis en place avec quatre (04) répétitions par traitement
à savoir : le témoin (T0) est un traitement sans fertilisant ; la pratique paysanne (T1) a reçu une dose équivalente
à 10 t/ha de fumier organique ; la microdose (T2) a reçu, en plus de 10 t/ha de fumier, 93,75 kg/ha de NPK et
31,25 kg/ha d’urée ; la recommandation de la recherche (T3) a reçu, en plus de 10 t/ha de fumier, 125 kg/ha de
NPK et 93,75 kg/ha d’urée. Le fumier était constitué d’un mélange de crottes de moutons et de fiente de
volailles. Le suivi des stades de développement du mil (levée, tallage, montaison, épiaison, floraison, maturation,
récolte) a été effectué sur tous les traitements, de même que les mesures du nombre de talles sur chaque poquet
de mil, la hauteur sur le brin-maitre du poquet de mil et le rendement grains à la récolte. L’efficience
agronomique pour le grain, de l’engrais minéral apporté sur T2, a été calculée comme étant le ratio de la
différence entre le rendement grains sur T2 et le rendement grains du témoin (T0) sur la quantité de l’élément
(N, P ou K) apporté sur T2. C’est la même procédure de calcul pour l’efficience de l’engrais apporté sur T3 qui a
été appliquée.
Résultats. La microdose a eu un effet positif sur la précocité (stades de développement), la hauteur, le nombre
de talles et le rendement en grains du mil sanio. Cette technique de fertilisation par la microdose qui pourtant
utilise moins d’engrais (moins de 25 % de NPK et moins de 67 % d’urée par rapport à la recommandation de la
recherche) donne un rendement moyen (908,28 kg/ha) qui n’est pas significativement différent de celui de la
recommandation de la recherche (1 043,28 kg/ha). Elle a permis de réaliser un accroissement du rendement en
grains de 62 % par rapport par rapport à la pratique paysanne et de 148 % par rapport au témoin. De même,
l’efficience de l’engrais apporté était meilleure avec la microdose comparée à la recommandation de la
recherche.
Conclusion. Les résultats de cette étude ont montré de bonnes performances de la microdose sur le
développement et les paramètres de croissance et de production du mil sanio en Basse Casamance. Aussi,
l’efficience de l’engrais apporté est plus élevée sur la microdose par comparaison à la recommandation de la
recherche. Malgré ces performances de la technique de fertilisation par microdose, son application manuelle
(apport localisé de l’engrais) est pénible et nécessite une importante main d’œuvre sur de grandes superficies,
d’où la mécanisation pour réduire la charge de travail. Par ailleurs, il serait nécessaire de reconduire l’essai et de
faire aussi des tests chez les agriculteurs pour apprécier ces résultats.