Etude de la variabilité de la surface foliaire spécifique des espèces ligneuses du Ferlo sableux.
Abstract
La surface foliaire spécifique ou specific leaf area (SLA) est considérée comme un attribut
morphologique très important. Cette importance écologique vient du fait qu’il est le centre de
plusieurs processus qui déterminent la croissance des plantes. L’objectif de cette étude est de
contribuer à une meilleure connaissance des traits fonctionnels des espèces sahéliennes pour
une gestion durable des ressources végétales. Pour ce faire, un échantillonnage des feuilles par
tirage aléatoire à l’aide un générateur de code a été fait au niveau de chaque site avec des
placettes. Dans chaque placette, les facteurs environnementaux (topographie et pluviométrie)
ont été déterminés et toutes les espèces présentes ont été échantillonnées, à raison de trois
individus maximum par espèce. Sur chaque individu, les mesures dendrométriques (hauteur et
circonférence) ont été effectuées et huit feuilles dont quatre à l’ombre et lumière
respectivement ont été prélevées. Les feuilles fraîches prélevées ont été scannées pour
calculer la SLA. L’analyse non paramétrique de Kruskal-wallis a montré une différence
significative de la SLA en fonction de l’espèce, des sites, de la topographie et la position de la
feuille. Il découle de ces résultats que Boscia Senegalensis a la SLA la plus petite (4,2 ± 2,9
mm²/mg) par contre les SLA les plus grandes sont enregistrées pour Bauhinia rufescens (15,5
± 5,3 mm²/mg), Adansonia digitata (14,1 ± 2,4 mm²/mg) et Grewia bicolor (13,5 ± 3,4
mm²/mg). Pour ce qui concerne les sites, les arbres présents au site de Fete-Ole avaient la
SLA (3,4±0,4 mm²/mg) la plus faible mais la SLA (9,9 ± 2,7 mm²/mg) la plus grande a été
enregistré au CSE (C2-L3). Pour la topographie, la SLA (8,5 ± 5,3 mm²/mg) est plus élevée
pour la dépression que pour le sommet (6,5 ±3,6 mm²/mg). Concernant la position de la
feuille, la SLA a varié entre (8,0 ± 4,4 mm²/mg) pour la lumière et (9,3 ± 5,1mm²/mg) pour
l’ombre. Pour ce qui est de la relation entre les paramètres de croissance et SLA, une faible
corrélation est notée. Ces résultats pourront être utilisés avec d’autres paramètres foliaires
pour mieux comprendre le mécanisme physiologique (photosynthèse et adaptation) de ces
espèces. Le suivi de ces paramètres de croissance avec la SLA sur une longue période peut
permettre de connaitre leur relation en fonction des conditions pédoclimatiques.