L’aire marine protégée d'Abéné en Basse Casamance : gouvernance, exploitation des ressources, impacts environnementaux et socio-économiques.
Abstract
Les aires protégées sont devenues au niveau mondial une des principales composantes
des politiques de restauration et de préservation des écosystèmes marins et côtiers. Au
Sénégal, l’Etat, les ONG ainsi que les communautés locales de pêche se sont évertués ces
dernières années à l’érection d’espaces marins protégés souvent appelés aires marines
protégées (AMP) ou zones de pêche protégées (ZPP).
Plus d’une dizaine d’années après les premières initiatives, notre étude tente d’évaluer
l’organisation des communautés locales en rapport avec le service de l’Etat en charge de la
question, les activités qui y sont menées et les impacts qui en résultent.
La démarche utilisée a reposé entre autres sur des observations participatives, des
enquêtes de terrain avec l’utilisation d’outils de recueils de données à savoir le questionnaire
et le guide d’entretien auprès des pêcheurs, des femmes transformatrices de poissons, des
mareyeurs des acteurs du secteur touristique, des gestionnaires de l’AMP d’Abéné, mais aussi
des autorités et de la population locales. Il en résulte que la gouvernance de l’AMPA est
participative avec l’existence d’un comité de gestion représentant en son sein les villages qui
la polarise. Les acteurs de la pêche (service de pêche, Conseil Local de Pêche Artisanal,
pêcheurs…) travaillent en collaboration avec les agents de l’AMP. Le retour progressif de la
biodiversité halieutique (débarquements de poissons passant de 5004 tonnes en 2004 à 40632
tonnes en 2017) est noté dans ainsi l’apparition de petits individus et le retour de certaines
espèces rares dans la zone circonscrite, avec notamment l’importance des débarquements au
niveau des quais de pêche de Kafountine et d’Abéné. La conséquence de ce résultat est
l’accroissement des revenus tirés de la pêche.