Quantification, Typologie et Reconversion des friches urbaines dans les quartiers de Boudody-Escale, Santhiaba, et Goumel : commune de Ziguinchor.
Abstract
À l’instar des autres villes sénégalaises, Ziguinchor fait face à une forte urbanisation, avec un taux
de 51,1% qui est au-dessus de la moyenne nationale de 47,5% (ANSD, 2014). Cette croissance
rapide, conjuguée à l’urbanisation anarchique, mène à l’étalement urbain ; un phénomène mal
maitrisé. Il est devenu évident aujourd’hui que l’application à la ville de la notion du
développement durable renvoie précisément à la récupération des terrains urbains et à la
reconstruction de la ville sur elle-même, plutôt qu’à la poursuite de l’extension périphérique. Dans
cette perspective, la reconversion des friches urbaines se révèle être une stratégie opportune. Ce
travail se concentre sur la problématique des friches urbaines dans la ville de Ziguinchor plus
particulièrement à Goumel, Santhiaba et Boudody-Escale. Ces surfaces délaissées en milieu urbain
et périurbain ont augmenté énormément ces dernières décennies. Ainsi englobées dans la ville par
la force de l’urbanisation, leur réintégration et réutilisation ne seraient que bénéfiques. A cet effet,
l’objectif de la recherche vise à quantifier les friches, à les caractériser et à montrer les potentiels
de reconversion et de requalification qu’elles représentent, dans l’espace urbain de la ville de
Ziguinchor. La méthodologie adoptée combine des observations de terrain, une large revue
documentaire, des enquêtes quantitatives (auprès des ménages) et qualitatives (guides d’entretien),
un traitement statistique des données, et une cartographie numérique de données géo-spatiales
(prise de points GPS, image Google Earth, base de données OSM etc.). Les résultats obtenus ont
montré que les friches occupent une superficie totale de 223 649 m2
dans la zone étudiée, soit 146
666 m2 à Goumel, 13 169 m2 à Santhiaba, 63 813 m2 à Boudody-Escale. Les fermetures de
chantiers, les terrains non aedificandi, les anciens bâtiments délaissés, la psychose du mystique
entre autres sont les principales causes de constitution des friches. De plus, la typologie a révélé
l’existence de friches administratives, industrielles, agricoles, militaires et d’habitats. Enfin, ces
résultats montrent tout le potentiel de reconversion des friches (en termes d’équipement culturel,
d’aire de jeux, d’espace vert, etc.) comme alternative à la problématique de l’étalement urbain,
dans le contexte de forte pression sur les ressources foncières de la commune de Ziguinchor.