Pratiques agricoles et risques sanitaires associés à l’utilisation des produits phytosanitaires en milieu rural casamançais : cas des villages de Diannah et de Kabadio (district de santé de Diouloulou).
Abstract
Dans les villages de Diannah et de Kabadio, l’utilisation des pesticides a commencé à
prendre de l’ampleur, pour atténuer les effets des ennemis de cultures ; et cela permet
d’améliorer ou d’accroitre les rendements. Ce travail se propose de comprendre les facteurs de
risques d’intoxications et sanitaires liés à l’utilisation des pesticides dans ces deux localités. Les
enquêtes menées dans le cadre de cette étude ont révélé de mauvaises pratiques d’utilisation
des pesticides de la part des exploitants agricoles dont le niveau de connaissance de ces produits
chimiques est jugé faible. Ces mauvaises pratiques peuvent conduire à des risques de pollutions
environnementales et poser des problèmes sanitaires qui peuvent être impliqués dans la
prévalence de plusieurs pathologies comme les cas d’intoxication, les troubles mentales et
neurologiques, les complications respiratoires, les cas de maladies pulmonaires chroniques etc.
Au moins 36 types de produits chimiques ont été cités par les exploitants agricoles, en plus d’un
important taux de 42% des exploitants qui n’ont aucune connaissance du pesticide utilisé, avec
des fréquences d’application diverses. Certains de ces pesticides comme le malathion
(organophosphoré) jugé comme très toxique, sont interdits d’utilisation. Les produits
phytosanitaires comme le Goodmatox 500EC, le Matox plus 500EC et le Pyrical 5G,
contiennent de la matière active composée de malathion et appartiennent tous à la famille des
organophosphorés. Notre enquête a révélé que 13,2% des exploitants agricoles utilisent ces
pesticides cités ci-haut. De plus, le Dicofol 480EC (organophosphoré proche du DDT) et le
furadan 480EC (carbamate) sont retrouvés chez les exploitants agricoles de Diannah et de
Kabadio et pourtant, ces deux produits ne sont autorisés respectivement que pour le délarvage
des flac d’eau (Service National de l’Hygiène) et dans les travaux d’expérimentation agricole
comme à l’Institut Sénégalaise de Recherche Agricole (ISRA).