Dynamique des écoulements dans le Kamobeul bolong (Basse Casamance) et impacts environnementaux et socio économiques.
Abstract
L’écoulement est un processus physique régissant le fonctionnement des cours d’eau est déterminée par
leur fonctionnement morphologique. Cette dynamique est fortement impactée par la sécheresse
survenue depuis les années 1970 et qui a entrainé un important déficit hydro-pluviométrique avec son
corolaire la baisse de la disponibilité en eau dans les cours d’eau. Dans un tel contexte, le bassin du
Kamobeul bolong a vu ses ressources en eau douces fortement diminuées et la dynamique de ses
écoulements totalement modifiée, surtout dans un contexte de changement climatique. Ainsi, l’objectif
de cette étude est d’analyser la dynamique des écoulements du Kamobeul bolong et ses conséquences
environnementales et socio-économiques au niveau d’Eloubaline et Batigher. La méthodologie utilisée
est axée sur trois étapes principales : la recherche documentaire, la collecte de données (à travers les
enquêtes de terrain, le prélèvement et l’analyse physico-chimiques d’échantillons de sol) et le traitement
et l’analyse de ces données. Les résultats de cette étude ont montré une forte influence de la pluviométrie
sur les écoulements du Kamobeul bolong. Ainsi le déficit pluviométrique constaté ces dernières
décennies a eu comme conséquences majeures la réduction du volume d’eau douce et donc des
écoulements dans le bassin versant du Kamobeul bolong. Cette réduction s’est répercuté aussi bien sur
la biodiversité fortement dégradée que sur les activités socioéconomiques. Les îles Eloubaline et
Batigher ont beaucoup subit les conséquences négatives des changements de la dynamique des
écoulements du Kamobeul bolong. Entres autres conséquences de la modification de la dynamique des
écoulements du Kamobeul bolong à Eloubaline et Batigher, il y a la salinisation et l’acidification des
terres, l’érosion, la diminution de la mangrove, la baisse des activités de la riziculture, de la pêche, de la
récolte d’huitre et du tourisme..., des activités qui jadis étaient très développées. En revanche, avec
l’augmentation de la salinisation, le potentiel de la production de sel a connu une hausse, malgré que
cette activité soit très faiblement pratiquée. Face à ces difficultés, plusieurs initiatives et stratégies ont
été mises en place comme les activités de reboisement de la mangrove, l’installation de digues anti-sel,
la construction de bassins de stockage d’eau de pluie, le raccordement pour l’AEP à partir de Siganar.
Pour cela, la population locale est très souvent épaulée par l’Etat à travers la collectivité locale, les ONG,
les partenaires mais aussi des personnes de bonne volonté. Cependant la plupart des stratégies restent
inefficaces face aux différents problèmes notés dans le bassin. Il faudra donc instaurer d’autres stratégies
telles que le paillage, le suivi régulier du raccordement en AEP, l’interdiction de la coupe abusive de la
mangrove, l’appel à l’aide des autorités et des personnes de bonne volonté…