Eau et activités socio-économiques dans le bassin versant de Goudomp
Abstract
L’eau est par essence une ressource indispensable pour l’homme et ses activités. Les péjorations
climatiques survenues depuis les années 1970-1980 ont entrainé des déficits hydro
pluviométriques en Afrique Subsaharienne. Ces déficits font que les besoins en eau ne cessent
de croître tant pour la consommation que pour les activités agricoles. Cela explique aujourd’hui,
le caractère exacerbé de la convoitise de l’eau dans le bassin de la Casamance en général et
dans le sous-bassin de Goudomp en particulier. En effet, l’insuffisance d’eau de qualité dans le
bassin versant ne permet pas de répondre aux exigences de toutes les activités tributaires de
l’eau. Pour mieux appréhender cette problématique, nous nous sommes fixés comme objectif
général, d’évaluer la disponibilité en eau et les activités économiques liées à l’eau dans le bassin
versant de Goudomp.
La méthodologie adoptée pour atteindre cet objectif s’articule autour de trois principaux points :
la recherche documentaire; la collecte de données quantitatives et qualitatives à travers un
questionnaire ménage et des guides d’entretien et le traitement de données.
Les résultats obtenus attestent que, du fait des déficits pluviométriques, l’eau est disponible
dans bassin versant mais de nature saumâtre à salée, une qualité qui n’est pas favorable aux
usages agricoles (maraîchage, arboriculture, abreuvement du bétail). En plus, l’insécurité qui
sévit dans une bonne partie du bassin versant contraint d’une part l’accès aux ressources en eau
disponibles et d’autre part le développement d’activités inhérentes à l’eau (usages domestiques,
agriculture, élevage, pêche).
Ces différentes contraintes (baisse de la pluviométrie, hausse du niveau de l’eau salée et
insécurité) ont eu des impacts environnementaux et socio-économiques parmi lesquels : la
salinisation et l’ensablement des parcelles, l’abandon des terres affectées par le sel, le
regroupement et l’augmentation des populations dans quelques villages du bassin,
l’émiettement des parcelles rizicoles, la baisse de la production, la paupérisation des habitants
du bassin. Pour faire face à ces différents problèmes (salinisation, ensablement, acidification,
infertilité des sols…), les paysans ont développé des stratégies d’adaptations allant des projets
de gestion de l’eau (MAC, PROGES) à des méthodes et techniques de conservation des rizières
(apport d’éléments organiques, récupération des rizières dégradées, paillage, binage…).
Toutefois, face à l’ampleur du préjudice, les stratégies d’adaptations sont souvent inefficaces
pour y remédier, ce qui nécessite la mise en place d’actions durables, à l’image de la GIRE,
pour assurer la sécurité alimentaire, la promotion d’un environnement durable et la lutte contre
la pauvreté.