Déboisement et demande en bois-énergie dans la commune de Diouloulou (Basse Casamance).
Abstract
Située au Nord-Ouest de la Basse Casamance, la commune de Diouloulou est confrontée à une
dégradation de ses ressources forestières. En effet, le trafic illicite du bois vers la Gambie,
l’approvisionnement des fumoirs du quai de pêche de Kafountine et la récurrence des incendies
forestiers en sont les principaux facteurs. Pour atténuer la coupe du bois vert, les autorités ont
fermé la production du charbon de bois dans la commune. Cette mesure est perçue par certains
ménages comme une limite d’accès au bois-énergie. La présente étude se propose d’analyser
les impacts environnementaux et socio-économiques de la consommation de bois-énergie dans
la commune de Diouloulou. Pour y parvenir, nous avons réalisé une revue documentaire, des
enquêtes auprès de 150 ménages, 16 exploitants, 6 boulangers et 5 restaurateurs. Il s’y ajoute
un suivi de la consommation de 40 ménages et 3 boulangers pendant 30 jours. Les résultats
révèlent que 89 % des ménages utilisent le bois de feu et 82 % cuisinent avec le foyer trois
pierres. La consommation moyenne journalière d’un ménage de 15 personnes est de 5,5 Kg,
soit 0,4 Kg par tête et un ménage de 12 personnes consument en moyenne 2,6 Kg de charbon
de bois par jour, soit 0,2 Kg par personne. La demande annuelle en bois-énergie des ménages
et boulangeries de la commune de Diouloulou est estimée à 1586217 Kg, soit environ 1586,2
T. Les usages domestiques du bois-énergie ont des incidences sur l’environnement forestier.
Toutefois, la vulgarisation du gaz butane, des foyers améliorés et l’aménagement de forêts sont
des perspectives pour une gestion durable de la forêt de Diouloulou.