Impacts de la salinisation sur les agrosystèmes de mangrove dans la commune de Djembéring.
Abstract
Cette étude s’inscrit dans un contexte de salinisation des terres rizicoles. En effet, la
zone soudanienne est marquée par une baisse des cumuls pluviométriques occasionnée par la
sècheresse des années 1970 et 1980. Celle-ci a fait diminuer les apports en eau douce
continentale provoquant l’hyper salinisation des bolongs dans lesquels l’évaporation intense
n’a plus été compensée que par des apports d’eau salée dans les estuaires, l’apport en
compensation des eaux douces de pluie étant lui-même amoindri. Cette situation a augmenté
la salinisation et l’acidification des terres rizicoles. Ainsi, ce présent travail de recherche a
pour objectif d’étudier les impacts de la salinisation sur la valorisation des parcelles rizicoles
perceptibles à travers la baisse de la production dans la commune de Diembèring.
Pour mieux comprendre les effets de la salinisation dans la commune de Diembèring,
nous avons mis en place une démarche méthodologique qui s’articule autour de trois axes
essentiels : la recherche documentaire, les travaux de terrain, le traitement et l’analyse des
données climatiques et aérospatiales à travers notamment une analyse cartographique
diachronique de notre zone d’étude entre 1968 et 2016.
Les résultats montrent que le déclin de la riziculture dans la commune de Diembèring
est lié à la salinisation causée par la sécheresse des années 1970 à 1980 et à la faiblesse de la
main-d’œuvre locale. En effet, malgré le retour ces dernières années à des hivernages
pluvieux, la salinisation se poursuit toujours entraînant ainsi la baisse de la production rizicole
dans la commune. Cela a entraîné la dégradation des conditions de vie socio-économiques de
la communauté paysanne.
Ainsi, devant cette situation, des stratégies de lutte contre le phénomène de
salinisation des terres rizicoles sont développées par la population locale avec l’appui et
l’encadrement des acteurs étatiques et des ONG. Cependant, il faut signaler que face à
l’ampleur de la dégradation des terres, et par conséquent la baisse de la production rizicole,
les stratégies mises en place présentent des limites, car n’étant pas en mesure de résoudre le
problème.