Stratégies de récupération des terres salées dans la commune de Djilass arrondissement de Fimela.
Abstract
Située dans le bassin arachidier, la commune de Djilass, regorge d’importantes
ressources naturelles (sols, eaux, végétations) qui ont fortement contribué à l’épanouissement
de son activité économique. Mais au cours des trois dernières décennies, cette zone connait une
évolution régressive de ses ressources due à un processus continu de salinisation des terres.
Le but de cette étude est d’analyser les stratégies de récupération des terres salées dans
la commune de Djilass. L’approche méthodologique se base sur une analyse diachronique de
l’occupation du sol à partir des images satellites de Google Earth 2000 et 2016 et des enquêtes
socio-économiques. Les résultats obtenus ont montré que la salinisation est liée à la fois à des
facteurs naturels (invasion marine, baisse de la pluviométrie, remontée capillaire de la nappe
salée) et anthropiques (déboisement en particulier). Les conséquences se manifestent sur
l’environnement physique et les activités socio-économiques. Ainsi, entre 2000 et 2016, nous
avons noté une perte de 874 ha de terres de culture et 183 ha de végétation au profit des tannes.
Face à cette situation, des stratégies de récupération des terres salées, basées aussi bien
sur des initiatives locales (paysans) qu’extérieures (états, ONG), ont été prises. Il s’agit, entre
autres, de la construction et la réhabilitation des digues anti-sel, la mise en défens, le
reboisement, le paillage, la fumure organique. Mais, force est de constater que les actions
entreprises jusque-là dans la zone, pour stopper le phénomène de salinisation des terres
agricoles, ont eu des impacts limités dans le temps et dans l’espace.
La recherche de stratégies plus durables de récupération et de mise en valeur des terres
agricoles et rizicoles salées de la commune de Djilass doit constituer aujourd’hui une priorité
pour tous les acteurs intervenant dans la zone.