Riziculture pluviale de bas-fonds dans la région de Sédhiou (Sénégal) : contraintes de production et stratégie d’adaptation.
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Date
2021Author
Diédhiou, Sécou Omar
Thior, Mamadou
Diouf, Adama Cheikh
Mballo, Issa
Diallo, Ansoumana Kouma
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La vallée de Badobar, polarisant 23 villages, est située à cheval entre
les communes de Mangaroungou Santo et de Simbandi Brassou. Elle présente
un potentiel de terres rizicultivables d’environ 1 500 ha. Cette riziculture est
globalement pluviale, car elle se produit uniquement pendant l’hivernage.
Cependant, la dépendance à la pluviométrie fait que les productrices sont
confrontées à des contraintes sociales et environnementales qui amenuisent la
productivité du riz. Le but du présent article est d’analyser les contraintes à la
production rizicole de bas-fonds et d’identifier les stratégies d’adaptation. La
méthodologie adoptée s’appuie sur l’exploitation de données quantitatives à
partir d’une population cible de 13 333 habitants. Au total, 8 villages
représentatifs des vallées rizicoles ont été retenus pour les enquêtes de terrain.
La démarche qualitative s’est aussi appuyée sur le recueil de récits de vie de
10 agricultrices de la vallée. Les résultats révèlent que la riziculture de bas fonds fait face à des problèmes (climatiques) qui ralentissent son
développement. La problématique la plus récurrente évoquée par les
rizicultrices est la salinisation (61%). L’ensablement (30%) et l’acidification
(9%) représentent aussi un problème central. Par ailleurs, des facteurs
socioéconomiques bloquent le développement de la riziculture dans la vallée
(95% des femmes n’ont pas de sources de financement et 55% n’arrivent pas
à se procurer ni les fertilisants ni les produits phytosanitaires). Face à ces
difficultés, les paysannes mettent en œuvre des stratégies durables
d’adaptations (nouvelles variétés de riz) qui participent à l’amélioration des
rendements (700 à 800 kg de riz paddy dans une parcelle de 500 m²), à la
conservation et la valorisation des ressources naturelles (eau, terre). Ainsi,
66% des rizicultrices ont recours à une nouvelle variété de riz.